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09/30/2005 | Englishman
Ioulia Timochenko : «Le pays va souffrir durement de la rupture du camp orange»

Propos recueillis par Laure Mandeville
[29 septembre 2005]


LE FIGARO. – En quelques jours, la situation a changé en Ukraine de manière dramatique. La coalition qui avait mené la «révolution orange» a explosé, le président est affaibli. N'y a-t-il que des perdants à Kiev au lendemain de cette crise ?


Ioulia TIMOCHENKO. – La rupture du camp orange est, selon moi, une grosse erreur, dont le pays va pâtir durement. J'ai fait tout mon possible pour que notre équipe commune ne se disloque pas. Mais il serait faux de penser que les divergences apparues entre le président Iouchtchenko et moi-même signent la défaite de notre révolution démocratique et la destruction de nos idéaux. L'Ukraine, quoi qu'il arrive aujourd'hui, a changé radicalement. La suite ne dépend plus seulement de Iouchtchenko ou de moi-même. Ce qui s'est passé l'hiver dernier a fait entrer l'honnêteté et la morale dans le jeu politique. Pour preuve : l'ancien secrétaire d'Etat Alexandre Zintchenko a démissionné pour protester contre la résurgence de la corruption dans les hautes sphères de l'Etat. Il a choisi l'honnêteté plutôt que son poste.

Les remous politiques d'aujourd'hui n'annoncent donc pas le krach des réformes mais au contraire la poursuite de la purification de notre société politique. Des politiciens sont en train de naître, qui refusent les scandales du pouvoir. Les élections parlementaires de mars seront la deuxième étape du processus en cours pour se débarrasser du système clanique et de la corruption.


Que pensez-vous du gouvernement qui vient d'être constitué ?


Je constate que c'est pratiquement le même gouvernement, ce qui signifie bien qu'on n'a pas limogé le précédent cabinet mais que l'on s'est débarrassé du premier ministre. Le nouveau chef du gouvernement, Ekhanourov, entretient des relations très amicales avec l'ancien président Kouchma. Je pense donc que par son esprit ce gouvernement se rapproche de l'ancien régime. De plus, c'est un gouvernement technique qui aura une durée de vie limitée. C'est l'entourage du président qui gouvernera.


Serez-vous désormais dans l'opposition au président Iouchtchenko et à son gouvernement ?


Ma route et celle du président Iouchtchenko ont divergé. Nous irons selon des voies parallèles, représentant deux forces distinctes. Ces forces seront en concurrence. J'espère mener aux législatives le parti des forces fidèles aux idéaux démocratiques défendus place de l'Indépendance en novembre dernier. J'entends que ma fraction parlementaire se comporte de manière constructive sur des sujets tels que l'OMC.


L'actuel gouvernement attaque votre bilan et vous accuse d'avoir fait du populisme, en augmentant les budgets sociaux sans tenir compte des contraintes économiques.


Beaucoup d'oligarques de l'ancienne équipe Koutchma, comme par exemple Viktor Pintchouk, ont payé une énorme quantité d'agences de relations publiques pour m'empêcher de travailler et créer une image négative de mon gouvernement. Pourtant, nous avons fait ce que nous avions promis. Nous avons travaillé au développement à long terme de l'Ukraine tout en nous attachant à répondre aux demandes sociales de la population. Cela a notamment été possible en réduisant la part de l'économie de l'ombre en Ukraine. Sans augmenter les impôts d'un centime, nous avons pu augmenter les recettes budgétaires de 70% par rapport à l'année dernière !


Qu'avez-vous fait contre cette corruption dont vous dénoncez l'emprise sur le pouvoir ?


Nous avons annulé plus de 5 000 actes normatifs administratifs qui donnaient aux différentes bureaucraties des droits sans limites pour corrompre. Il fallait des autorisations spéciales, des licences... En simplifiant les procédures, nous avons asséché le bouillon de corruption dans lequel se débattaient les entrepreneurs ukrainiens. Bien sûr, ce travail n'est pas terminé, mais la percée est significative. Nous avons simplifié drastiquement les procédures d'acquisition de terres pour les entreprises agricoles. Avant, il fallait trois-quatre ans ainsi que 73 signatures administratives différentes. Aujourd'hui, en trois ou quatre mois, on peut acquérir une terre, au cours d'enchères libres. Notre gouvernement a également proposé un modèle transparent, totalement différent, de privatisation des entreprises d'Etat, excluant toute négociation de couloir.


C'est justement un sujet sur lequel vous êtes attaquée. Le nouveau gouvernement souhaite remettre sur le tapis la question de la reprivatisation du complexe métallurgique de Krivorojstal (NDLR : dont la privatisation menée de manière douteuse à la fin de l'ère Koutchma avait été annulée par le gouvernement Timochenko)...


Avec la reprivatisation de Krivorojstal, notre gouvernement avait créé un exemple de procédure de privatisation très ouvert. Une entreprise française, Arcelor, s'apprêtait d'ailleurs à participer à l'appel d'offres. Mais tout est remis en question par le nouveau gouvernement.


Vos adversaires vous accusent d'avoir lié votre destin au puissant oligarque Kolomeïski, du groupe Privat, que vous auriez privilégié dans des affaires de privatisation.


C'est totalement faux. Cette accusation a simplement servi a posteriori à justifier mon limogeage, qui ne correspondait à aucune logique politique.


Ne craignez-vous pas que la division de l'équipe de la «révolution orange» brouille l'image de l'Ukraine à l'Ouest ?


Je ne voudrais surtout pas que cela se produise. Se détourner de cet acteur au très fort potentiel serait une faute majeure.


Vous venez de passer quelques jours à Moscou, où le parquet militaire a levé le mandat qui avait été lancé contre vous. Quel accueil avez-vous reçu ?


Je ne veux pas croire qu'en Russie, partenaire stratégique pour notre pays, on puisse se réjouir des difficultés que rencontre l'Ukraine. D'ailleurs, samedi, quand je me suis rendue à Moscou en visite privée, je n'ai pas lu de joie mauvaise dans les yeux des gens. J'ai au contraire vu partout des visages amicaux, à la frontière, à la douane, à l'aéroport. Il faut absolument recréer un partenariat amical et solide avec les Russes.


Le parquet général a abandonné toute idée de vous poursuivre ?


Mon voyage a démontré que 90% des accusations lancées venaient en réalité des campagnes de calomnies fomentées à l'intérieur de l'Ukraine par mes adversaires ukrainiens. J'ai voulu montrer aux citoyens et politiciens d'Ukraine que je pouvais voyager tout à fait tranquillement en Russie.

Відповіді

  • 2005.09.30 | BIO

    Мсьё, вже нема ношпа ? Пурква па ? Та курва чи ні ? (-)

  • 2005.09.30 | Мінор

    Лінк на російськомовний переклад (л)

    http://www.rep-ua.com/show/?id=8154


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